Quand le film commence, Dodge (Steve Carell) notre héros n'a plus que trois semaines à vivre . Une condition qu'il partage avec tous les personnages de cette comédie romantique construite autour de la situation la plus tragique que l'on puisse imaginer , la fin du monde. Dans trois semaines, Matilda, un astéroïde, frappera la Terre et y éteindra la vie. Celle des hommes et des femmes, en tout cas ; le scénario ne se prononce pas sur le sort des cafards. Car il ne s'agit pas de science-fiction mais d'amour.
Le geste est audacieux, mais si personne ne l'a tenté jusqu'ici, c'est qu'il est impossible à accomplir sans verser dans le ridicule, la dérision ou le pathos. La réalisatrice Lorene Scafaria, qui commence donc sa carrière par la plus définitive des conclusions, a choisi la troisième option. Cette sentimentalité observe une certaine discrétion pendant la première partie, faisant un peu de place à un humour sardonique bien venu.
A l'approche de l'Apocalypse, la compagne de Dodge le quitte, cédant à l'appel d'une sensualité débridée et sans conséquence auquel succombent toutes les connaissances du héros, employé d'une compagnie d'assurances. Ce qui donne le spectacle d'une orgie organisée selon les règles d'un dîner en amis dans la classe moyenne américaine, peuplée de quelques uns des meilleurs seconds rôles comiques (Patton Oswalt, Rob Corddry).
Mais très vite (il faut bien que ça aille vite, on n'a que trois semaines) le chemin de Dodge croise celui d'une voisine qu'il a jusqu'ici ignorée. Penny (Keira Knightley) est une Anglaise mal fagotée (pour qu'on ne se dise pas tout de suite qu'elle est vraiment trop bien, trop jeune, pour lui), un peu perdue (on se dit qu'elle ne devait pas être très différente avant l'annonce de la fin du monde) qui voudrait traverser l'Atlantique pour rejoindre sa famille. Dodge décide de l'accompagner et le film prend le tour d'un road movie à deux, ponctué de rencontres de moins en moins pittoresques jusqu'à ce que Dodge retrouve en Martin Sheen le père qui l'a abandonné.
Bien sûr, une idylle naît entre les deux solitaires. Elle ressemble tant à celles qui sont nées à l'écran depuis que le cinéma existe qu'on se dit qu'il n'était pas la peine de sacrifier une planète pour donner à Steve Carell l'occasion de passer une nuit avec Keira Knightley.
(cf :
le monde )
Jusqu'à ce que la fin du monde nous sépare -... par SND