"L'astéroïde passera à une distance remarquablement proche, mais nous comprenons suffisamment bien sa trajectoire pour conclure qu'il n'y a pas de risque de collision avec la Terre", assure la Nasa.
Un astéroïde large comme la moitié d'un terrain de football frôlera la Terre le vendredi 15 février mais sans danger de collision, a assuré jeudi 7 février la Nasa. Nous reviendrons dans quelques jours sur cette nouvelle "menace" venue du ciel sur le site de Sciences et Avenir.
Caractéristiques de l'immense caillou : 45 mètres de diamètre, une masse de 135.000 tonnes. Le dénommé 2012 DA 14 est le plus gros objet passant aussi près de la Terre jamais anticipé par les scientifiques, a souligné l'agence spatiale américaine.
L'arrivée de l'astéroïde n'est pas une surprise : il a été détecté dès février 2012. Il passera au plus près à 27.700 kilomètres --un dixième de la distance Terre-Lune-- le 15 févier à 19H24 GMT à l'est de l'océan Indien, à la verticale des côtes de Sumatra en Indonésie, à une vitesse de 7,8 km/seconde.
"En moyenne, un astéroïde de cette taille s'approche aussi près de la Terre tous les 40 ans et risque d'entrer en collision avec notre planète tous les 1.200 ans", a précisé Donald Yeomans, directeur du bureau du "Near Earth Object" (NEO) du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Le 9 janvier 2013, c'était un autre astéroïde, Apophis, qui avait frôlé la Terre. Plus gros que 2012 DA 14 (325 mètres de diamètre contre 45, belle différence !), le caillou de janvier était en revanche passé bien plus loin de notre planète. "L'astéroïde 2012 DA14 passera à une distance remarquablement proche, mais nous comprenons suffisamment bien sa trajectoire pour conclure qu'il n'y a pas de risque de collision avec la Terre", a-t-il assuré.
Il croisera aussi à moins de 7.500 km des orbites de certains satellites mais sans les menacer.
Un point brillant se déplaçant dans le ciel, observable depuis certaines régions de la Terre
Cet astéroïde ne se rapprochera plus aussi près avant très longtemps. Lors du prochain passage au large de la Terre en 2046, il sera à près d'un milliard de km.
OBSERVATION. Le 15 février, il sera visible avec un télescope amateur en Europe de l'Est, en Australie et en Asie où il fera nuit, ont indiqué les astronomes, précisant qu'il apparaîtra comme un point brillant se déplaçant dans le ciel.
Si cet objet considéré de petite taille avec 45 mètres de diamètre devait s'écraser sur la Terre, il produirait des dommages comparables à l'astéroïde tombé en Sibérie centrale en 1908 (Toungouska), a estimé Lindsey Johnson, responsable du programme des objets proches de la Terre à la Nasa.
BOMBE. Tim Spahr, du Minor Planet Center à l'Université Harvard, a souligné que le choc équivaudrait à une bombe de 2,4 mégatonnes, assez pour dévaster une grande étendue, mais pas mondialement catastrophique.
Selon certaines estimations, l'onde de choc à Toungouska était équivalente à plusieurs centaines de fois celle provoquée par la bombe d'Hiroshima, détruisant la forêt sur un rayon de 20 km.
En comparaison, la météorite responsable de l'extinction des dinosaures il y a 66 millions d'années mesurait 10 km de diamètre, selon Tim Spahr.
L'Agence américaine, experte dans la détection de petits astéroïdes
"Le programme de la Nasa se concentre depuis ces dernières années sur la détection des petits astéroïdes et beaucoup de progrès ont été accomplis", a noté Lindsey Johnson. "Il y a dix ans on aurait pas pu détecter 2012 DA 14", a-t-il dit, concédant que ces objets sont nombreux dans le voisinage de notre planète --environ 500.000-- et difficiles à traquer.
"Nous avons déjà trouvé environ 95% des astéroïdes plus gros --d'1 km de diamètre et plus-- se trouvant à proximité de la Terre", a ajouté le responsable de la Nasa. Cet objectif avait été fixé par le Congrès en 1998.
Au total, les astronomes ont détecté et catalogué 9.500 objets célestes de différentes tailles croisant près de la Terre à l'aide de télescopes et satellites, soit près d'un dixième du total.
RECENSEMENT. L'agence spatiale calcule leur orbite pour déterminer s'ils représentent un danger. Ces estimations résultent du recensement le plus exact fait à ce jour des objets rocheux tournant à moins de 195 millions de km autour du Soleil et se trouvant assez proches de l'orbite terrestre.
En juin 2012, un groupe formé d'anciens astronautes et de scientifiques américains, la fondation B612, avait présenté un projet pour financer, construire et lancer le premier télescope spatial privé pour traquer les astéroïdes.
Et avec un montage et une musique débile ça donne quoi ?
Ref : http://sciencesetavenir.nouvelobs.com