La Norvège, son grand froid, ses fjords, ses étendues de forêt encore jamais foulées par les pieds humains et… ses trolls ?!!
Il semblerait bien que le gouvernement nordique cache des choses à ses citoyens et au reste du monde et qu’il est visiblement décidé à tout faire pour garder leur secret intact, quitte à devoir effacer certaines preuves ou en créer d’autres pour mettre les touristes et curieux sur de fausses pistes… tu du du du du du (mais oui… c’est le générique de X-Files !)
Filmé en caméra subjective, c’est à dire comme Le projet Blair Witch ; caméra à l’épaule pour une meilleure immersion dans l’histoire et dans la peur, ce TrollHunter est une bonne surprise de festival comme on aimerait en découvrir plus souvent ! Dopé par un amour du cinéma de genre certain et malgré un budget que l’on sent serré (mais qui ne dessert en rien l’histoire et ses séquences clés qui sont parfaitement maîtrisées malgré le peu de moyens) le réalisateur et son équipe vont nous entraîner dans une aventure où rien ne se passera comme on le pense. Et c’est tant mieux !
Le film démarrant comme un métrage angoissant avec un prologue nous disant que des disques durs de caméra numériques ont été retrouvés et que les images récupérées ont bel et bien été identifiées comme réelles et non truquées, on a tout d’abord surtout peur de très rapidement s’ennuyer devant cette farce venue du nord. Puis on découvre petit à petit les différents protagonistes qui nous permettent de nous intéresser un peu plus à cette histoire pas comme les autres que je qualifierais volontiers de fable ; mention spéciale au chasseur de trolls complètement fou, à qui on a confié tous les dialogues cultes, se rebellant en voulant raconter son secret à des journalistes, prétextant en avoir marre d’avoir un salaire de merde et des conditions sociales à la ramasse !!! Un humour omniprésent jouant avec ses légendes et taquinant du doigt son gouvernement. Le tout filmé dans ce grand pays polaire qu’est la Norvège, dans des paysages juste sublimes, avec de grands angles contemplatifs extraordinaires, on se laisse happer par le bonheur qui se dégage de cette œuvre pas comme les autres. C’est vrai que si vous espériez tomber sur un métrage qui vous marquera par un sens pointu de la mise sur les dents des spectateurs, vous pourrez être déçus. Pour les autres qui aiment se faire des soirées un peu folles de films dits OVNI (ou plutôt OFNI) je ne peux que vous conseiller cet excellent mélange intelligent de genres car, comme délire assumé pas connu, c’est rare de tomber sur mieux !